tatanka
Apôtre de la justice

Minotaure
Le capitalisme expliqué pour les darkents (par Einstein)
le 13/03/2016 18:53
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Darkent

le 16/03/2016 0:54
Citation :
Maintenant sur le fond, est-ce que le distinguo avec les sciences dites "dures" ne vient pas de la difficulté qu'a une science à établir des prédictions précises ?


C'est plus compliqué que ça mais c'est en partie vrai.

Comme je l'avais expliqué une fois, on comprend l'utilité des sciences durs plus facilement : Avancé de la médecine, des matériaux, de l'informatique, des moyens de communications, de motorisation, etc...

Mais on ne le diras jamais assez, dans beaucoup de sciences la théorie se base sur les meilleures explications trouvé à un instant T qui finissent souvent par être remplacées par d'autres explications bien meilleures. En matière de précision on est pas non plus au top.


Les sciences sociales quand à elles, on comprend difficilement leur utilité et leur domaine d'intervention.
C'est assez paradoxale car on accorde de plus en plus de crédit au domaine de l'économie qui base tout de même la plupart de ses théories sur des comportements humains.
Je parle pas non plus des Avancées Sociales, du Droit, des Statistiques, du Commerce, etc...*

Comme j'ai dit, il y'a d'une part la peur ressenti par beaucoup dans l'idée que l'humain pourrait fonctionner avec un mode d'emploi et aussi le fait que les théories qui se basent sur les comportements humains font une synthèse du fonctionnement d'un ensemble d'individu et non des individus pris séparement dans leur singularité.

A comprendre par là que même si une théorie de science sociale permet d'expliquer un fait d'être humain, certains individus échappent à ces règles, et bien qu'ils soient une minorité, cela a pour premier effet chez le profane de faire croire à une faille théorique.
C'est là ou les sciences durs présentent mieux : Quand on met de l'eau sur du feu, le feu s’éteint, c'est factuel.

Quand on applique la théorie de l'engagement sur une technique de vente commerciale, on ne peut pas garantir qu'elle va marcher, juste que si on l'effectue 1000 fois, dans 70 % des cas elle fonctionne.
Darkent

le 16/03/2016 1:04
Citation :
Mais ce qu'on reproche au système, c'est qu'une trop grande partie des bénéfices est reversée aux actionnaires.


Ce n'est pas uniquement ce que Tatanka dit.

Autrement oui je suis d'accord pour cette notion de revenu du capital, mais la question ne se règle pas en commencant à s'interroger sur la valeur de la force de travail.

Il faut penser de manière plus systémique sur le "comment faire pour changer cette organisation de la richesse" qui est emprisonné à travers un modèle financier capitaliste et ultra-libérale.

Aussi, pas mal de types ont reflechi sur la question, nottamment piketty, et dans les solutions qu'il propose il faut une coopération internationale et totale, ce qui est pour l'instant du fantasme.

Vous avez aussi vu ce qui est arrivé quand Hollande au début de son mandat a osé parler de taxer les gros revenus à 75 % ? C'est une réforme fiscale complètement en accord avec celles de Piketty.
Tous le monde a râlé.
Azahir
Frappe, je te dirai quand arrêter

DRAGON
le 16/03/2016 1:11
Jeandozz tu comprendras que sur le fond de la discussion, un article de 3 pages de ta part, plus un article 5, ca demande du temps de lecture et du temps pour répondre (tu n'as d'ailleurs jamais repondu à mon pate sur le role retroactivement prescriptif du dictionnaire, malgre que tu l'aies promis).

Par contre sur les sciences sociales, ce sera plus court.

Que la sociologie ne se base uniquement que sur des postulats ne pose pas trop de problemes en soi, toutes les sciences le font. On pourra juste lui reprocher de prendre beaucoup beaucoup trop d'hypothèses par rapport à la science la plus """"pure"""", donc celle qui en prends le moins, les mathématiques (encore que ce soit plus un outil qu'une science). Mais encore une fois, ce n'est rien et ce ne serait pas juste vu la complexité de ce qu'elle essaye de décrire et de comprendre.

Que l'intégralité des théories de cette science ne soient que très peu vérifiables et que ce que l'on considère comme preuves irréfutables soient uniquement des études statistiques qui par essence sont spécieuses puisque ne peuvent prendre en compte tous les paramètres et surtout qu'on peut leur faire dire à peu près ce que l'on veut, ca pose déjà plus de problèmes.

Mais ca encore ca va. Comme tu le soulignes, pour l'instant ce sont des problèmes de degrés et non de nature. Le degré des SHS est simplement trop laxiste (mais parce qu'elles s'attaquent à peut-etre l'une des choses les plus complexes) et c'est principalement pour cela qu'elle est traitée de molle.

Citation :
On parle de sciences molles vs dures avant tout parce que les premières font appel à l'interprétation, qu'elles analysent toujours leurs objets dans des conditions non reproductibles, et qu'elles ne proposent pas de loi déterministes à 100%

Entièrement 100% d'accord avec ta vision. Le souci c'est que tu SEMBLES n'y voir aucun probleme (ce qui me surprends de ta part sincèrement).

Citation :
même la physique newtonienne néglige les frottements

Euh..... oui en classe de première. Si tu négliges les frottements pourquoi un parachutiste en chute libre a une vitesse limite, encore plus pragmatiquement, comment une voiture avance si tu négliges les frottements?

Il y a des choses que l'on peut s'autoriser de négliger parce que l'on juge que cela influera suffisamment peu sur le résultat. Bien sur qu'on peut se tromper, mais en tout cas, on a conscience de faire ces approximations, on essayer de les limiter. Quand on se rends compte que si l'eau était vraiment incompressible et bien quand on ferme un robinet, les canalisations exploseraient et toute notre theorie de la mecanique des fluides tomberait à l'eau, eh bien on se ravise, l'eau est en fait tres peu compressible, suffisamment peu pour le négliger dans la plupart des cas... sauf quand on peut pas se le permettre. Pareil pour les frottements quand on cherche à expliquer pourquoi une voiture avance.

Comme on peut vérifier nos théories par l'expérience, au moins dans une certaine mesure, c'est beaucoup plus facile d'affiner la théorie, et là déjà, on touche un probleme plus de nature plus que de degré. Parce que :

Citation :
les lois naturelles ne sont jamais que "statistiquement significatives" et beaucoup d'entres elles sont juste probables et non certaines,

c'est tout de meme de l'ergotage à la limite de la bonne foi. Beaucoup de chose sont répétables à 100% (au niveau macro du moins), avec pourtant des conditions initiales plus ou moins legerement fluctuantes, ou du moins comportant toujours une part d'inconnu, que l'on peut MANIFESTEMENT négliger puisque le resultat se repete. Le fait que dans certains cas on est plus dans le statistiquement significatif est loin de signifier que c'est tout le temps le cas, alors qu'en matière de SHS, c'est ce que l'on a au mieux.

Mais encore une fois, le fait que les SHS soient relativement peu demontrables et restent pas mal dans le probable et le plausible, n'est pas rédhibitoire.

Par contre, pour ce qui est de la logique simplissime et de suivre un raisonnement correct là ca devient nettement moins courant en sociologie et on commence à taper dans le grave.

Corrélation abusive, propension à confondre les implications et les équivalences, les causes et les conséquences, généralisation abusive, facilité à négliger les facteurs qui emmerdent, en en ayant parfois meme pas conscience, sont autant d'exemples de fautes que l'on trouve tres regulierement dans les SHS, beaucoup plus qu'ailleurs.


Citation :
la reproductibilité des conditions d'expérimentation est un mythe

Théorème de Jeandozz? Mais je comprends tout à fait ce que tu veux dire. Tu vas juste un peu loin dans l'affirmation.


Plus globalement (parce que c'est décousu), je veux bien que tu defendes ton beafsteack, je sais bien que le degre de serieux des sociologues n'est pas tous le même, je suis d'accord que les reproches que l'on peut faire aux SHS ne lui sont pas endémiques, pour la plupart, MAIS force est de constater qu'ils y sont paroxystiques.

En dehors du fait que ca reste tres theorique et pas assez demontrable, les autres soucis sont une différence de degré pas de nature, meme si ce degré est immense.
tatanka
Apôtre de la justice

Minotaure
le 16/03/2016 1:44
Citation :
Encore une fois, tu oublies très vite que c'est l'entreprise qui emploie le travailleur et non l'inverse. L'entreprise a pour but de perdurer sinon de bien fonctionner, et pour perdurer il lui fait un modèle financier stable.


Trop fatigué pour répondre à tout, mais celle là me démange trop je pourrais pas aller dormir sans y répondre.

L'entreprise c'est pas un être qui décide, derrière l'entreprise tu as un mec qui prend toute les décision et qui fait passer SON intérêt personnel avant celui de l'entreprise justement ! (Et son intérêt personnel c'est de faire ce que les actionnaires lui disent de faire quand lui même n'est pas actionnaire, d'ailleurs certains PDG honnête sont dégoutés de devoir obéïr à un tas de vampire sans scrupule, et souvent ils sont remercier, comme le beau père de ma soeur, qui a refusé de licencier, alors qu'il avait un gros salaire bien confortable de 20k par mois, ou 240k par an)

Dans chacun des débats qu'on a pu avoir tu m'accuses souvent d'argumenter dans un contexte idéal (genre dans le meilleur des mondes ça doit fonctionner comme ça parce que etc, et c'est pas faux, je suis dans la théorie ou tout fonctionnerait bien), mais est-ce que tu te rends comptes que tu défends le capitalisme idéal et non celui qu'on se mange au quotidien? Parce que perso j'aurais pas trop à me plaindre si ça fonctionnait de manière équitable. Et je suis sur que certains théoriciens, tout aussi naïf que moi, ont envisager le capitalisme comme un système vertueux viable.

Perso, je vais plus loin, je pense que le capitalisme possède dans ses fondations mêmes, une tendance à exalter la corruption humaine par la cupidité. Ceci n'engage que moi :p. Cependant, j'ai pas complètement tord vu comment ce sont les pires crapules qui s'en sortent le mieux dans se système.

Un système qui exalte l'honnêteté est pour moi une solution plus logique qu'un système qui pense qu'il pourra canaliser l'avidité humaine en la déviant sur une logique de marché compétitif, et également de donner énormément de liberté à ceux qui en ont déjà beaucoup pour finalement retirer tout un tas de liberté à ceux qui en avait moins. Et encore ça c'est la vision des moins cynique qui auraient imaginer puis militer pour le capitalisme. Pour moi c'est une caste d'enculer qui s'est dis comment on peut faire pour s'en mettre plein les poches sans que l'église, la royauté et le peuple ne viennent nous faire chier. (la royauté ils l'ont détruite, l'église ils l'ont réduites, et le peuple ils l'ont soumis).

Rappel toi qu'on dit bien que ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire, et les capitalistes ont gagné, l'histoire qu'on se tape elle est complètement biaisé par le prisme de leur idéologie morbide. Je ne dis pas que les ennemis du capitalisme sont tout blanc, mais il est claire que la caste capitaliste à terni l'image et fait passer leur adversaire pour des monstres afin de les décrédibiliser pour les siècles à venir.

Oui je parle de la religion, oui je parle de la royauté, et oui je parle du peuple. La religion la grande méchante qui punissait tout le monde à tord et à travers, la royauté et la noblesse qui se pavanait dans l'opulence et laissait le peuple crever de faim, et le peuple, ce tas de débile congénitale qui est incapable de s'organiser pour défendre ses propres droits, ça lui apprendra à être si médiocre. Et au milieu, tu as la gentille bourgeoisie, qui sont en réalité les plus gros enfants de putain que la terre ait jamais porté. (wahahaha waah waah waaaaah).

Bref, je caricature et je diabolise, mais je pense que c'est mérité, en tout cas pour ceux qui sont pleinement conscient et impliqué dans cette immense tromperie qui est en train de ravager la planète. Et ne croit pas qu'ils se transmettent pas la véritable histoire entre eux, pour jubiler dans leur coin lors de leur rassemblement à la Bilderberg ou que sais-je. (et encore celui là il est visible, donc c'est juste pour donner à manger aux accrocs de la théorie du complot).

Je savais que j'aurais du aller me pieuter au lieu de répondre, pas grave.
Christoune

Légende
le 16/03/2016 1:56
Citation :
Encore une fois, tu oublies très vite que c'est l'entreprise qui emploie le travailleur et non l'inverse. L'entreprise a pour but de perdurer sinon de bien fonctionner, et pour perdurer il lui fait un modèle financier stable.

C'est vrai, et c'est bien ça qui est contraire aux droits naturels. (en réponse, en partie, à ta question).

J'ai bien compris ta démarche, et ta reflexion, mais bon je suis pas toujours doué pour expliquer, je fonctionne souvent à l'instinct/intuition et j'ai rarement tord (enfin le temps me donne rarement tord).

Si une entreprise doit prospérer dans un environnement (économique et social) sur, c'est pas un soucis, mais le fait que les gens dépendent de ces puissances pour pouvoir prospérer dans un système qui demande du €$£ pour bouffer, se chauffer, avoir un toit, est tout de même curieux, surtout quand tu vois que beaucoup sont malgré tout dans une situation précaire malgré des qualifications, de l'expérience, et la volonté de trouver un emploi.

Tu ne peux nier que plein de sales types se payent grassement sur le dos de la main d'oeuvre. C'est ça le gros problème du droit naturel dont il est question.
Les ouvriers bossent à se péter la santé, les patrons et actionnaires se gavent, et l'ouvrier qui a participé grandement à la création d'une peugeot ne pourra jamais se dire "j'ai fait ça", non, très vite on lui fera comprendre qu'il n'a aucun droit là dessus, et il doit être reconnaissant de toucher ses 1500€ par mois pour 40h de boulot par semaine à parfois 2h de bagnole de chez lui.
Marseille, Grèce

Légende
le 16/03/2016 8:10
Citation :
c'est l'entreprise qui emploie le travailleur et non l'inverse

Citation :
c'est bien ça qui est contraire aux droits naturels

Le droit naturel voudrait que le travailleur emploie l'entreprise ?

Dudes, je dois vous dire avec le plus d'affection possible qu' à certains moments, vous me paumez.
Darkent

le 16/03/2016 9:31
Tatanka et Christine, comment dire, je vais économiser du temps et de l'énergie.

J'ai par mainte fois expliqué comment et pourquoi la gestion des richesses etait pas une affaire simple.
Je pense que soit vous survolez ce que j'écris, soit vous décidez d'ignorer volontairement certaines variables parce qu'elles ne correspondent pas à vos idéaux.

Et évitez de faire comme si votre conception du monde était partagé par tous, c'est majoritairement faux. Les humains sont opportunistes, lorsqu'ils gagnent de l'argent et des terres ils ne partagent pas où pas ce qu'ils pensent mériter d'avoir gagner, ils utilisent cette argent accroître leur capital. L'idée de laisser comme bien publique quelque chose qu'ils ont acquit durant leur vie ne leur effleure pas l'esprit, ils le transmettent à leur fils.

Parfois les riches font des dons, par compassion, empathie ou autre ou par sentiment de solidarité mais ils ne partageront jamais le noyau central de leur richesse.

Le monde ultra libérale dans lequel on vit fonctionne avec tous ces principes. Et les gouvernements font tout leur possible pour limiter la casse, enfin tous les gouvernements.... Façon de parler.
Darkent

le 16/03/2016 9:39
Ce qui est assez drôle c'est la caricature incarné par Swagg Man qui serait pretenduement un mec pauvre à la base, et qui, des l'instant où il devient riche, deviens un odieux cynique qui traite les autres de pauvres.

Avant de vous plaindre de l'inégale répartition des richesses faites comme mes économistes et essayez de comprendre comment cela est rendu possible

La dessus je suis personnellement à 100% d'accord avec les conclusions de Piketty (et je suis loin d'être le seul) qui pense avoir compris l'origine du problème et qui propose des solutions pour se sortir de cette situation.

Darkent

le 16/03/2016 9:43
D'ailleurs c'est drôle parce que l'autre jour j'entendais des types dire qu'on gagnait très bien notre vie avec un SMIC et que c'était les gens qui revendiquait trop de conditions de vie à vouloir vivre la belle vie sur Paris et qu'il y avait plusieurs moyens de vivre au niveau de ses moyens en dehors des villes avec des moyens de consommations complètement détachés de ceux des majors de la consommation.

La maintenant j'entends que les gens gagnent pas assez bien leur vie ? (Si j'en crois les premiers postes de tatanka).

jeandoozz
azahir n' JmB
le 16/03/2016 9:58
Oh ! Cette histoire de dictionnaire m'était complètement sortie de l'esprit ! Je serai absolument ravi de pouvoir te répondre à ce sujet... si tu me retrouves la discussion ! Je créerai même un topic dédié :D

Sur ta réponse là, je vais faire bref parce qu'il n'y a pas grand chose à dire, c'est effectivement décousu. Tu n'as pas réagit à mon premier post de 5 mètres 64, j'espère que tu le feras, car c'était quand même la question la plus importante.

Sur la distinction sciences molles vs sciences inhumaines, je pense que le problème vient du fait que ce sont deux catégories bien trop grandes. En fait là, on parle de manière très générique, et on sait pas de quoi on parle, voire on parle pas de la même chose. Par exemple, le reproche que tu fais à la sociologie, ça me semble être à la sociologie quantitative qui, effectivement, singe les méthodes des sciences dites dures et se rend parfois coupable des torts que tu lui prêtes : réductionnisme, confusion des corrélations et des causalité, négligence des variables cachées, etc. Moi, quand je donne une "définition générale des SHS", j'avoue ne pas avoir en tête ce genre de pratique mais plutôt la sociologie qualitative (ou l'histoire, ou l'analyse du discours, ou l'anthropologie, ...). Ces disciplines là acceptent que leur but n'est pas de chercher des causes ni des lois (elles ne sont pas nomothétiques) mais de décrire avec précision des conditions. Par exemple, pour expliquer le comportement d'un individu dans un isoloir au moment de voter, elles ne vont pas prendre mille individus et comparer leur vote à quelques variables qu'elles auront déterminé à l'avance (la CSP, le lieu de vie, le sport pratiqué...), mais elles vont en prendre un seul (j'exagère à peine), et elles vont chercher à décrire avec le plus de finesse possible l'ensemble des éléments qui ont pu jouer un rôle dans son vote, donc sa CSP et son lieu de vie bien sûr, mais aussi son enfance, les discussions qu'il a avec ses collègues le matin à la machine à café, sa personnalité, son état de santé courant, jusqu'à ce qu'il a bouffé à midi ou le temps qu'il fait au moment où il vote (on sait par exemple que les diagnotics collectifs des médecins dans le cas de maladie grave sont moins pessimistes quand le soleil pointe son nez par la fenêtre ;) ). Ce faisant, elles ne s'interdisent pas de monter en généralité, et peuvent pointer du doigt des conditions plus ou moins importantes mais à aucun moment elles ne cherchent, comme tu le dis, à réduire à un élément des comportements complexes et à déduire des lois.

Bon entre ces SHS idiographiques et les SHS nomothétiques, il y a un monde. Chacun ont leurs intérêts et leurs failles : les premières prennent le risque de ne rien dire de ne jamais rien dire de général sur leurs objets et les secondes de se prendre pour ce qu'elles ne sont pas en prétendant apporter la vérité définitive sur le monde.

Du coup, quand tu dis ça :

Citation :
Que l'intégralité des théories de cette science ne soient que très peu vérifiables et que ce que l'on considère comme preuves irréfutables soient uniquement des études statistiques qui par essence sont spécieuses puisque ne peuvent prendre en compte tous les paramètres et surtout qu'on peut leur faire dire à peu près ce que l'on veut, ca pose déjà plus de problèmes.


Tu parles des secondes, et je suis plus ou moins d'accord avec toi. MAIS, attention, car le reproche que tu leur fait est tout aussi applicable aux sciences dites dures : on utilise beaucoup de modélisations mathématiques, et on leur fait dire ce qu'on veut ! Un autre travail récent montrait que dès qu'on augmentait la cohorte, la plupart des études de génétique qui corrélaient la présence d'un gène à une pathologie devenaient non significatives !

Par ailleurs, si dans notre discussion, on mélange différents types de SHS, toi, quand tu parles de sciences dures, tu me sembles mélanger sciences et ingénierie, ce qui n'a rien à voir ! Evidemment que l'ingénierie arrive à des résultats reproductibles (modulo les frottements ;) ), c'est son boulot ! Ce n'est pas pour autant qu'elle connaît le monde. La science, c'est ce qui prend un objet empirique et qui le transforme en objet de connaissance. Il ne suffit pas d'établir des causalités pour faire de la science, il faut plaquer dessus une interprétation et une théorie ! Quand ça marche et qu'on ne sait pas pourquoi, c'est pas de la science ! Et quand je parlais de frottements, tu n'as pas compris parce que j'ai été un peu lapidaire : c'est juste une remarque classique pour souligner que les sciences dites exactes ne le sont jamais vraiment puisqu'elles négligent toujours partiellement des choses.

Bref, pour conclure :

Citation :
Citation :
On parle de sciences molles vs dures avant tout parce que les premières font appel à l'interprétation, qu'elles analysent toujours leurs objets dans des conditions non reproductibles, et qu'elles ne proposent pas de loi déterministes à 100%

Entièrement 100% d'accord avec ta vision. Le souci c'est que tu SEMBLES n'y voir aucun probleme (ce qui me surprends de ta part sincèrement).


Non, je n'y vois aucun problème. Si tu y vois un problème, c'est parce que tu penses que la seule rationalité valable pour produire des connaissances sur le monde, c'est la rationalité démonstrative. Or, je pense (hum... je sais...) qu'il y a des choses, dont notamment les affaires humaines, qui ne peuvent être traitées sur ce mode et qui demandent un autre type de rationalité : la rationalité délibérante. En gros, là ou la science positive ne peut apporter de réponse (pourquoi y'a des guerres ? pourquoi les gens tombent amoureux ? les nouvelles technologies sont-elles dangereuses ? internet favorise-t-il le conspirationnisme ?), soit on abdique et on laisse l'irrationalité répondre, soit on se dit qu'il y a des "sciences molles", sur un mode de rationalité différents, qui peuvent avoir quelque chose à dire. Je suis de ce côté là : ni scientiste, ni irrationaliste.

PS. j'ai mis "JMB" dans le titre parce qu'il me semble que ce que je raconte répond en partie à son post :

JMBeau a écrit :
Maintenant sur le fond, est-ce que le distinguo avec les sciences dites "dures" ne vient pas de la difficulté qu'a une science à établir des prédictions précises ? En toute humilité, je n'ai pas assez de connaissances en socio, donc vous me montrerez peut-être le contraire. Et de toutes façons, ça ne signifie pas que ça ne sert à rien, mais juste qu'on en attend pas les mêmes choses.


En effet, la distinction de sens commun se base principalement là dessus, prédictibilité vs non prédictibilité. Et l'utilisation de chiffres, parce que ça fait sérieux. C'est pour ça qu'une certaine sociologie et une certaine psychologie qui se sentent insécures essayent d'imiter ces sciences en faisant des stats et en cherchant des facteurs déterministes. Et elles s'ouvrent à toutes vos critiques. Après, franchement, quand on sort du café du commerce et qu'on entre dans le détail de l'analyse des pratiques scientifiques, on s'aperçoit que c'est beaucoup plus compliqué que la vieille dualité sciences dures vs molles ou sciences humaines vs sciences inhumaines. Degré et nature, toussa toussa.
Marseille, Grèce

Légende
le 16/03/2016 12:58
"sciences inhumaines", ça convient effectivement mieux que "sciences dures", vu les efforts déployés par les physiciens pour dégager l'humain de l'équation. Et d'ailleurs, s'il est indéniable qu'on a fait de l'excellent boulot pour se libérer de nos diverses perceptions du réel, la façon de fonctionner de notre cerveau de primate semble monter ces limites certains domaines. En bref, on peut voir ce qu'un humain ne peut pas voir, mais il est peut-être impossible de penser ce qu'un humain ne peut pas penser, et en ce sens, il est possible que les sciences "dures" soient actuellement en face d'un boss de fin de niveau totalement infranchissable.
ZeSword
Bruxelles, Belgique

AVATAR
le 16/03/2016 13:23
C'est marrant ce procès fait spécifiquement à la sociologie (ou à "certaines branches") concernant le fait de confondre causes, corrélations, en bref, de ne pas maîtriser les statistiques.

Cela n'est absolument pas spécifique à la sociologie, c'est à peu près partout que des gens manquent de rigueur. Y'a qu'à voir les sondages de 2002 "Jospin 2nd, c'est certain, les sondages sont formels". Formels mon cul, comme dirait Zazie.
jeandoozz
le 16/03/2016 13:50
ah oui oui, les stats c'est problématique tout le temps

et les sondages c'est de la daube, stats ou pas stats.
Darkent

le 16/03/2016 13:51
Citation :
Cela n'est absolument pas spécifique à la sociologie, c'est à peu près partout que des gens manquent de rigueur. Y'a qu'à voir les sondages de 2002 "Jospin 2nd, c'est certain, les sondages sont formels". Formels mon cul, comme dirait Zazie.


Pour revenir sur ce point, il est plus ou moins prouvé que les sondages ont été mal fait à ce moment là et ca a mis la pression aux différents instituts de sondage. Les sondages en periode d'éléction presidentielles sont evidemment les plus suivis et les plus considérés.

Depuis, un énorme effort d'echantiollonage a été effectué et les sondages d'éléction presidentielle sont quasiement les plus fiables qui soient. Il suffit d'observer la cohérence entre les résultats des sondages des deux dernières éléctions françaises par rapport aux résultats réels du scrutin pour s'en rendre compte, pareil pour les éléctions américaines il me semble.
Christoune

Légende
le 16/03/2016 13:53
Citation :
Le droit naturel voudrait que le travailleur emploie l'entreprise ?

Non, c'est que l'emploi comme il est aujourd'hui est un problème.

Tout est expliqué dans la vidéo d'enstein, si cela ne percute pas je peux pas grand chose pour vous.
Darkent

le 16/03/2016 13:56
Citation :
Tout est expliqué dans la vidéo d'enstein, si cela ne percute pas je peux pas grand chose pour vous.


C'est pas que ca percute pas, c'est que c'est en partie pas tellement vrai.
Christoune

Légende
le 16/03/2016 14:10
D'accord bah écoute la flemme me gagne et honnêtement je ne pense pas pouvoir faire mieux que la vidéo. Si pour toi c'est pas assez vrai (jte vois venir avec la subjectivité et la croyance VS la vérité ^^) j'vais en rester là, car pour moi c'est évident voir mathématique.
Gros bisoux.
Darkent

le 16/03/2016 14:15
Citation :
car pour moi c'est évident voir mathématique.


Si tu considères ce genre d'opinions comme évidente et mathématiques alors y'a pas besoin de débat en fait ? Ce qui est dit dans cette vidéo est donc une "vérité absolu" ?
tatanka
Apôtre de la justice

Minotaure
le 16/03/2016 14:17
Citation :
Ce qui est assez drôle c'est la caricature incarné par Swagg Man qui serait pretenduement un mec pauvre à la base, et qui, des l'instant où il devient riche, deviens un odieux cynique qui traite les autres de pauvres.


Mais c'est ce que je me tabasse à dire depuis toujours mec, tu situes le problème chez l'homme, mais c'est pas la que tu trouveras la solution, je le répète le capitalisme exacerbe justement les mauvais cotés humain.

Et tu as tendance dans ton argument pour "légitimer" ça de réduire l'humain à une seule variable, l'humain est opportuniste. Ouais, mais pas que ! Il est aussi solidaire, ingénieux, paresseux, vaniteux, capable, compréhensif, borné, égoïste, hypocrite, sincère, crédule, vénale, etc.

Et qu'est ce que je rabâche constamment dans mon discours? Depuis longtemps on aurait du développé des règles pour cadrer un système basé sur l'exaltation des variables qu'on considère positive chez l'homme, tout en cadran les négatives en les déviants en dehors des systèmes importants. Par exemple tu peux développer la compétition dans les jeux vidéos ou le sport, ce qui se fait déjà, afin de canaliser agressivité, l'opportunisme, etc. Et tu laisses le système économique tranquille, pas besoin de le parasité avec des sentiments humains, l'économie ça doit rester efficient. Dans le capitalisme à cause d'une minorité, les capitaux servent à financer ce que cette minorité juge rentable, mais rentable pour elle ou ses actionnaires, surement pas pour l'ensemble de la société, ou de l'impact environnemental.


Citation :
Le droit naturel voudrait que le travailleur emploie l'entreprise ?

Dudes, je dois vous dire avec le plus d'affection possible qu' à certains moments, vous me paumez.


C'est presque ça. Disons plutôt que l'entreprise ne doit pas être une propriété lucrative, mais une propriété d'usage. La différence déjà est que la propriété d'usage se partage entre tout les usagers sans conflit économique. Ces derniers en sont propriétaire tant qu'ils l'utilisent, et ne le sont plus quand ils ne l'utilisent plus. De plus on a le droit de s'en servir que pour l'usage qui lui est destiné (voir un autre usage après consensus démocratique), ce qui empêche d'en faire un usage spéculatif pour dégager de l'argent sur le dos des usagers (des travailleurs dans la majorité des cas).

Ca veut dire aussi qu'un propriétaire d'usage n'a aucun droit lucratif, il ne peut ni vendre ni louer et donc aucune spéculation possible. Mais il peut céder sa propriété.

Mais comment ça marche? Tout simplement par le droit, si tu es déjà propriétaire d'usage d'une maison, tes droits pour postuler à la propriété d'usage seront restreint en fonction de la taille de la maison et de ton foyer. En fait c'est comme pour un logement social, mais sans loyer.

Comment on finance? Par la mutualisation, exactement comme pour la caisse santé universelle. et c'est logique, car un bien qui demande de capitaliser durant des décennies TUENT l'économie. L'argent ça se conserve pas, car si tout le monde met de l'argent sous son oreiller on tue l'économie. Le capitalisme nous impose la solution de la dette. Le communisme a tenté de s'opposer en proposant la mutualisation. Ce qui est plus logique et plus "naturel" d'ou "droit naturel". En effet on ne battit pas les infrastructures d'une ville instantanément en prélevant notre force de travail au futur, là ou le capitalisme donne instantanément des capitaux pour jouir directement d'un bien. Non, on se bosse tous ensemble, pour construire sa maison, mais aussi celle des voisins, puis celle des mecs des autres villes, etc. Donc si on mutualise les efforts, il est logique de mutualiser les biens, et de mutualiser leur financement.

Et donc quand on achète une voiture, c'est pas tout seul qu'on l'achète, mais à plusieurs, et comme l'achat de bien à forte valeur se fait pas quotidiennement, ça s'équilibre, faut juste surveiller un certain rapport temps/consommation/production. Ce qui fait qu'on va parler de propriété d'usage, car on ne peut tout simplement pas revendre la voiture, on peut juste la céder, elle a déjà été financer, aucune raison de perdre de l'énergie à spéculer sur sa valeur !

Mais personne ne voudra de l'occasion? On parlait de droit, si tu ouvres un droit pour une caisse neuve, tu peux te brosser pour les 10 prochaines années, donc si tu veux changer, occasion !

Faut comprendre que tout ce que je dis s'accompagne d'un changement radical sur le fonctionnement de notre société.

Cependant il y a des brides de ce changement, auto lib, vélib, coopérative maraichère, logement sociaux. Tout ces trucs sont conspués par les capitalistes pure et dure. Car ce sont pas des marchés spéculatif, voir très peu, ils sont plus sur le modèle de propriété d'usage que lucrative. Quand on retire un vélib le temps d'un trajet, c'est notre vélib, on est propriétaire d'usage du vélib, mais on peut pas le revendre, car le propriété lucrative c'est la compagnie de velib.

Ouais je fais des répétitions, mais c'est pour être le plus clair et précis.

Darkent

le 16/03/2016 14:23
Citation :
Et tu as tendance dans ton argument pour "légitimer" ça de réduire l'humain à une seule variable, l'humain est opportuniste. Ouais, mais pas que ! Il est aussi solidaire, ingénieux, paresseux, vaniteux, capable, compréhensif, borné, égoïste, hypocrite, sincère, crédule, vénale, etc.

Et qu'est ce que je rabâche constamment dans mon discours? Depuis longtemps on aurait du développé des règles pour cadrer un système basé sur l'exaltation des variables qu'on considère positive chez l'homme, tout en cadran les négatives en les déviants en dehors des systèmes importants. Par exemple tu peux développer la compétition dans les jeux vidéos ou le sport, ce qui se fait déjà, afin de canaliser agressivité, l'opportunisme, etc. Et tu laisses le système économique tranquille, pas besoin de le parasité avec des sentiments humains, l'économie ça doit rester efficient. Dans le capitalisme à cause d'une minorité, les capitaux servent à financer ce que cette minorité juge rentable, mais rentable pour elle ou ses actionnaires, surement pas pour l'ensemble de la société, ou de l'impact environnemental.


Si on choisit de penser que l'homme est un être négatif (c'est mon cas), il est nettement plus simple à l'homme d'être égoiste et d'agir pour ses intrets et beaucoup plus difficile pour lui d'agir de manière bienveillante pour les autres.
Beaucoup d'éléments de socialisation secondaire tendent à apprendre à l'homme le respect et la vie en communauté, mais à la base c'est un chien.

La dessus je sais qu'on est pas d'accord.

Donc globalement l'égoisme économique, c'est un système qui est la conséquence directe de cet opportunisme naturel.
Si tu met 10000 mecs à égalité, un type qui va trouver un moyen d'acquerir du pouvoir ne va pas le partager, il va le garder, l'organiser, le conserver.
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